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Identifier les écarts entre les représentations du métier d'étudiante par les étudiantes et par les enseignantes
Isabelle Bournaud  1@  , Magali Gallezot  1, *@  , Isabelle Gérard  1, *@  , Ghislaine Gueudet  1, *@  , Herve Mathias  2, *@  , Marie-Joëlle Ramage  1, *@  
1 : Groupe Didasco UR EST, UFR Sciences, Université Paris-Saclay
Université Paris-Saclay
Laboratoire Études sur les Sciences et les Techniques Faculté des Sciences d'Orsay Université Paris-Saclay Bât 407 – 91405 Orsay Cedex -  France
2 : Centre de Nanosciences et de Nanotechnologies  (C2N)
Université Paris-Saclay, Centre National de la Recherche Scientifique
10 Boulevard Thomas Gobert, 91120, Palaiseau -  France
* : Auteur correspondant

De nombreuses recherches concernent la transition entre l'enseignement secondaire et l'enseignement supérieur et la façon dont les étudiantes arrivent à s'adapter à ce nouvel environnement. Il en ressort un décalage entre la culture « héritée » du passé lycéen et le monde universitaire. Toutefois, le système universitaire semble encore sous-estimer l'importance d'une acculturation initiale permettant l'accès aux codes, aux normes et aux pratiques académiques (Paivandi, 2019). Les recherches présentées ici visent à identifier les représentations et implicites du métier d'étudiante par les étudiantes et par les enseignantes, et à les mettre en regard afin de faire émerger des potentiels écarts. Nous faisons l'hypothèse que ces écarts peuvent donner lieu à des malentendus potentiellement source de difficultés pour les étudiantes.

Nous avons mené une étude exploratoire portant sur les représentations de l'autonomie de l'étudiante et dans son travail, auprès des étudiantes entrant en L1 à l'UFR des Sciences de l'Université Paris Saclay et auprès de leurs enseignantes. Le questionnaire adressé aux étudiantes et aux enseignantes comportait 3 questions ouvertes, portant respectivement sur l'autonomie de l'étudiante, son travail personnel et les attentes des enseignantes en TP et TD. Pour analyser les 6 corpus de verbatim (3 questions ouvertes, pour chacune des 2 communautés), une analyse de contenu thématique a été réalisée en s'appuyant sur les 7 dimensions de l'autonomisation proposées par Albero (2004), et adaptées au contexte. Nous avons adopté une approche d'analyse articulant la grille a priori et son enrichissement progressif lors du traitement des corpus : en lien avec les différentes dimensions, des sous dimensions et catégories ont été formulées. Un codage en double aveugle des verbatims a été réalisé.

La significativité des écarts entre les dimensions et les sous-dimensions évoquées dans les verbatims enseignantes et étudiantes a été calculée. Elle met en évidence des écarts sur les différentes dimensions, qui ne sont pas les mêmes pour les 3 questions. Par exemple, concernant l'autonomie, davantage de verbatims étudiantes que de verbatims enseignantes ont été identifiés comme relevant de la dimension psycho-affective, et notamment des sous-dimensions « Gérer les difficultés, les émotions » et « S'auto-gérer et être responsable ». A l'inverse, davantage de verbatims enseignantes qu'étudiantes ont été identifiés comme relevant de la dimension métacognitive « Réguler ses pratiques ». Concernant le travail personnel, davantage de verbatims étudiantes ont été identifiés comme relevant de la dimension institutionnelle, et notamment de la sous-dimension « S'adapter à l'enseignant ». Enfin, concernant les attentes en TD et TP, davantage de verbatims enseignantes ont été identifiés comme relevant de la sous-dimension « Se motiver, s'engager, persévérer », alors que ceux des étudiantes relèvent de la dimension méthodologique.

L'identification de ces écarts entre représentations des étudiantes et implicites des enseignantes peut nourrir les réflexions sur l'accompagnement à mettre en place pour faciliter le processus d'acculturation des étudiantes arrivant en 1ère année à l'université.


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