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Pratiques d'enseignement et rôle des interactions entre enseignants
Manuel Bächtold  1@  , Jacqueline Papet, Dominique Barbe Asensio, Appolinaire Ngoua-Ondo@
1 : OTP-SCSIP & LIRDEF
Université de Montpellier

Depuis plusieurs années, les pédagogies actives sont préconisées dans l'enseignement supérieur, parce qu'elles favorisent les apprentissages des étudiants et permettent de développer des compétences professionnelles transversales. Cependant, diverses études montrent que l'évolution des pratiques d'enseignement vers ces pédagogies est lente et complexe. La présente étude vise à approfondir ces études pour mieux comprendre les pratiques pédagogiques des enseignants en première année d'université et déterminer l'influence de leurs interactions avec les collègues et avec les ingénieurs pédagogiques. Elle se base sur les réponses de 356 enseignants à des questions relevant de trois domaines des pratiques d'enseignement : la préparation, la mise en œuvre et l'usage du numérique. Une analyse en composantes principales met en évidence un spectre continu de pratiques variées qui se distinguent par la combinaison d'une mise en œuvre plus ou moins fréquente de pédagogies actives et d'un enseignement direct. Par une analyse en clusters, des profils de pratiques ont pu être identifiés en considérant chacun des trois domaines des pratiques séparément. Cette analyse montre que les enseignants dont la préparation correspond aux pédagogies actives se basent davantage sur des ressources pédagogiques, mais aussi sur leur expertise dans la discipline. Les profils associés aux différentes mises en œuvre de l'enseignement font apparaître une division entre enseignement direct et pédagogies actives, avec des sous-profils associés respectivement à l'utilisation de la classe inversée ou de serious games. Les enseignants qui font le plus usage du numérique pour mettre en activité les étudiants sont aussi ceux qui l'utilisent le plus pour la transmission des contenus. Les résultats révèlent que les interactions des enseignants avec les collègues impliquent des pratiques qui correspondent davantage aux pédagogies actives, mais uniquement pour la phase de la préparation des enseignements. Enfin, ils montrent que les enseignants qui ont suivi des formations et ont possiblement interagi avec des ingénieurs pédagogiques sont également ceux dont les pratiques correspondent davantage aux pédagogies actives, que ce soit pour la préparation, la mise en œuvre des enseignements ou l'usage du numérique. Ces résultats et leurs implications éducatives sont discutés.


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