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Santé mentale étudiante et facteurs de risque psychosociaux de l'environnement d'apprentissage : pistes de stratégies de soutien pour la formation infirmière
Léonie Matteau  1@  , Mahée Gilbert-Ouimet  1@  , Isabelle Toupin  1@  , Nicole Ouellet  1@  , Manon Truchon  2@  , Marianne Beaulieu  2@  
1 : Université du Québec à Rimouski  (UQAR)
300, allée des Ursulines, C. P. 3300, succ. A Rimouski (Québec) G5L 3A1 CANADA -  Canada
2 : Université Laval [Québec]  (ULaval)
2325, rue de lÚniversité Québec G1V 0A6 -  Canada

La détresse psychologique et l'intention d'abandonner le programme d'études sont répandues chez les personnes étudiantes, particulièrement en formation infirmière. Certaines conditions de réalisation des études, soit les stresseurs psychosociaux et les difficultés de conciliation études-travail-vie personnelle, pourraient y contribuer. Cette recherche s'est effectuée en deux phases auprès de personnes étudiantes en formation infirmière (cégep et université). La première phase, quantitative, visait à examiner les associations entre les conditions de réalisation des études et la détresse psychologique ou l'intention d'abandonner le programme de formation infirmière. La deuxième phase, qualitative, visait à explorer les stratégies de soutien pour améliorer les conditions de réalisation des études en réunissant les perspectives des personnes concernées. Les modèles théoriques demandes-latitude-soutien de Karasek (1979) et du déséquilibre efforts-reconnaissance de Siegrist (1996) encadrent cette recherche. Dans la phase quantitative, 230 personnes ont rempli un questionnaire en ligne. Des modèles de Poisson robuste ont été construits pour examiner les associations entre les variables. Les efforts élevés, les difficultés de conciliation, le surinvestissement et la détresse psychologique étaient fréquents (49,5-84,7 %). Les personnes surinvesties et celles qui éprouvaient des difficultés de conciliation étaient de 2,1 à 2,3 fois plus sujettes à une détresse psychologique très élevée. Les personnes en déséquilibre efforts-reconnaissance et celles qui éprouvaient des difficultés de conciliation études-travail-vie personnelle étaient de 2,3 à 2,4 fois plus sujettes à avoir l'intention d'abandonner le programme. Dans la phase qualitative, deux entretiens de groupe ont été menés dans chaque milieu auprès des personnes étudiantes (6) et de membres du personnel (10). L'analyse thématique de Paillé et Mucchielli (2016) a permis de faire émerger une catégorie de stratégies de soutien commune aux deux milieux, « favoriser la conciliation études-travail-vie personnelle », et deux autres catégories, soit « soutenir la poursuite aux études collégiales » et « faciliter la transition entre le DEC et le BAC ». Cette étude suggère l'importance d'évaluer les conditions de réalisation des études et d'impliquer les parties prenantes pour élaborer des stratégies de soutien pouvant améliorer ces conditions de réalisation des études.


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