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Les recherches ont montré que les environnements d'enseignement/apprentissage peuvent être un creuset des compétences mais ne sont pas, pour autant, « capacitants » pour les apprenants (Fernagu, 2012). La capacitation dont il est question ici est entendu dans le sens que l'entend le prix Noble d'économie Amartya Sen (1993). C'est à dire les possibilités réelles des personnes d'être ce qu'elles aimeraient être et de faire ce qu'elles aimeraient faire (capabilités).
La centration des curricula sur l'acquisition de compétences exigées par le marché de l'emploi restitue dans le champ de l'éducation la logique du capitalisme marchand transformant ainsi les enseignants en offreurs de services de formations et les apprenants en consommateurs de ces services avec tout ce que cela entraîne en matière de transformation des rapports enseignants/enseignés voire entres enseignants eux même d'un côté et enseignés de l'autre.
Dans ce contexte, le prima des valeurs marchandes (Zajda et Geo-Jaja, 2010) qui privilégient la performance et la méritocratie (Dubet, 2013) prennent le dessus sur les valeurs de la coopération et la co-construction des savoirs et crée un climat de tensions agissant sur la santé mentale et le bien être de toutes les parties prenantes du système éducatif (familles comprises).
La prise de conscience de la faillite de ce modèle pédagogique que prône le néolibéralisme a fait éclater des contestations visant à instaurer des pédagogies alternatives privilégiant la coopétition (Yami et Le Roy, 2007), au lieu et place de la compétition génératrices des tensions malsains.
Dans le présent papier nous proposons un modèle théorique qui s'efforce de revisiter le paradigme néolibéral de l'éducation en s'inspirant du cadre théorique des capabilités (Sen, 1990) dans le cadre d'un cours sur l'éducation à l'entrepreneuriat responsable qui privilégie la coopétition constructive au lieu et place de la compétition destructrice.
Ce cours s'apprête, particulièrement, à cette modélisation dans le sens où il vise justement l'évacuation des sentiers bâtis dans l'éducation à l'entrepreneuriat qui prévaut actuellement et qui perpétue la tradition néolibérale décriée.
