Apports et limites d'une approche collaborative sur la coconstruction d'une compréhension commune de la progression attendue en stages en enseignement
Olivia Monfette  1, *@  , Annie Malo * , Kimberly Naugler, Lily Mercier@
1 : Université du Québec en Outaouais
* : Auteur correspondant

En formation à l'enseignement, les stagiaires sont accompagnés par une personne enseignante associée et une personne superviseure universitaire différente à chaque stage. Ces formateurs, qui proviennent de communautés diverses, ont notamment le mandat d'évaluer le niveau d'atteinte des compétences professionnelles des stagiaires (Gouin et al., 2023; Maes, 2021). Le grand nombre de formateurs impliqués dans l'évaluation des compétences des stagiaires entraine des disparités au regard de la compréhension de la progression attendue à chaque stage, ce qui peut avoir une incidence sur l'équité envers les stagiaires (Bélair et Talbot, 2023; Leroux, 2019). Pour tendre vers une vision partagée des attentes, il semble nécessaire de favoriser la collaboration entre les différentes personnes impliquées dans la formation pratique, c'est-à-dire entre les professeurs responsables des stages dans les universités, les superviseurs universitaires et les enseignants associés dans les milieux scolaires (Bélair et Talbot, 2023; Gouin et al., 2023; Gouin et Hamel, 2015, 2018; Lebel et Bélair, 2018). D'ailleurs, les formateurs de stagiaires rapportent le besoin de se concerter pour les aider à porter un jugement d'évaluation éclairé et équitable (Bélair et al., 2017; Lapointe et Guillemette, 2015; Lebel et al., 2015; Zinguinian et André, 2021). Pour ce faire, l'approche de recherche collaborative représente une avenue prometteuse, mais certes empreinte d'enjeux (Lebel et Bélair, 2018), pour rapprocher ces communautés. Ainsi, cette communication a pour but de présenter les apports et les limites d'une recherche collaborative pour coconstruire une compréhension commune du niveau de maitrise attendu par stage entre des formateurs de stagiaires en enseignement. L'approche collaborative dans le cadre de cette recherche se définit comme un processus d'apprentissage itératif et mutuel, à travers des étapes de réflexions et de négociations entre les participants (Bellot et Rivard, 2013; Bourassa et al., 2007; Bourassa et al., 2013; Chevalier et Buckles, 2013; Lebel et Bélair, 2018). Selon Bourassa et al. (2013), six caractéristiques balisent la recherche collaborative : 1) elle se fait « avec » les participants; 2) elle reconnait la compétence des participants comme cochercheurs; 3) elle est contextualisée; 4) elle est de nature démocratique; 5) elle mise sur la dialectique action/réflexion et 6) elle est portée par la double ambition de développement professionnel et d'avancement des connaissances. La présente recherche regroupe deux chercheuses ainsi que 17 formateurs provenant de deux universités québécoises. Les données ont été collectées durant six rencontres collectives où les participants ont travaillé à coconstruire, au fil des rencontres, une compréhension commune de la progression attendue à chaque stage en enseignement. Les résultats font ressortir les apports et les limites de la démarche collaborative dans le processus de coconstruction de sens, selon le point de vue des chercheuses et des formateurs impliqués, en suivant une stratégie d'analyse inductive délibératoire au regard des six caractéristiques présentées ci-haut (Savoie-Zajc, 2018). La discussion revient sur des éléments de tension liés l'approche privilégiée au regard de certains enjeux de la recherche collaborative selon Lebel et Bélair (2018). La conclusion présente des limites sur le plan méthodologique ainsi que la suite du projet de recherche.



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