Dans la littérature francophone, il existe peu d'études sur les pratiques d'enseignement au supérieur (Duguet, 2014), particulièrement en Afrique francophone (Altet, 2017). Par ailleurs, les pratiques d'enseignement sont souvent étudiées à partir de déclarations et représentations des acteurs (McCance, Weston & Niemeyer, 2020). Cela a fait l'objet de débats dans la littérature notamment à cause des écarts constatés entre les pratiques déclarées et celles réellement mises en œuvre (Cotronei-Baird, 2019 ; Guzmán­Valenzuela, 2013). Une des solutions a été de compléter les données des enquêtes par des observations en classe. Ces dernières ont l'avantage de donner un accès direct aux pratiques, telles qu'elles se produisent dans la salle de classe, en situation réelle. Dans cette communication, nous expliquons comment nous avons observé et caractérisé les pratiques mises en œuvre par les enseignants congolais afin d'identifier le rôle joué par ces derniers pendant le processus d'enseignement – apprentissage en classe, ainsi que les implications de ces pratiques sur le processus d'apprentissage des étudiants de première année à UNIKIN. Les résultats montrent que les enseignants congolais jouent encore leur rôle traditionnel, celui d'experts qui conçoivent et transmettent les savoirs aux étudiants censés tout recevoir ou presque, du « maître ». De leur côté, les étudiants perçoivent ces pratiques comme étant des freins à leur apprentissage. Ces résultats plaident pour un encadrement pédagogique des enseignants en vue de leur développement professionnel.